vendredi 24 septembre 2010

L.A. Zombie

L.A. Zombie est un des films phares du festival Queer Lisboa, à en croire le Público, qui lui consacrait une pleine page de son cahier culturel. Le quotidien le présente comme un film porno gay hardcore sur un zombie extraterrestre qui débarque à Los Angeles et pénètre des sans-abri pour les ramener à la vie. Bruce LaBruce, le réalisateur, parle plutôt d'un film « anti-porno », « expérimental », métaphorique. Il se présente comme un artiste engagé, d'avant-garde, qui lutte contre la normalisation du mouvement homosexuel.
Un tel cocktail ne pouvait qu'éveiller notre curiosité. C'est donc mi-amusées, mi-inquiètes, ne sachant pas trop si nous allions rire ou vomir, que Julie et moi nous sommes rendues à la séance de jeudi après-midi pour découvrir « la chose ». Rire ou vomir ? Les deux mon capitaine.

Le film s'ouvre sur un zombie comme sorti de nulle part qui échoue sur une côte non-identifiée. Le zombie, c'est un François Sagat plus bodybuildé que jamais, complètement nu, mais -détail légèrement anti-sexe- peinturluré de vert fluo et affublé d'un dentier aux longs crocs, à peine handicapant, qui le fait baver du sang. Miam.
L'histoire ne commence vraiment qu'au moment de l'accident qui tue un automobiliste peu prudent. C'est alors que notre généreux zombie entreprend de pénétrer allègrement la poitrine béante du jeune homme, jusqu'à ce que son cœur se remette à battre sous nos yeux ébahis. À ce moment précis, le spectateur a du mal à identifier les spasmes qui soulèvent sa poitrine: rire étouffé ou nausée imminente ?
Le reste n'est que variation. Enchaînement de morts, de résurrections, de pénétrations dans le dos, le front... Scènes contemplatives: Sagat se lave dans les égoûts, Sagat se balade dans le métro, Sagat recrache son café en se le tartinant sur le torse, Sagat fait les courses...

Nul doute que ce film est une expérience, et qu'elle est fascinante. Dans son interview, M. LaBruce s'interroge sur le type de public qu'il peut attirer. On se le demande également. Les vieux messieurs installés seuls dans leurs fauteuils sont partis avant la fin, ne trouvant probablement pas ce qu'ils étaient venus chercher. Ni scènes explicites classiques, ni beaux gosses. Les cinéphiles ont pu regretter le manque de crédibilité du scénario, la pauvreté du jeu d'acteur, le manque de rythme... Les curieux repartent avec quelques fous rires et la satisfaction d'avoir vu un OVNI.
Finalement, ça valait bien le détour...

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