Enfin, ce n'est pas tant de la faire qui pose problème, puisqu'un nombre étonnant de foyers sont équipés de machines à laver dernier cri (ce doit être, au moment de l'emménagement, le deuxième achat de tout Portugais qui se respecte - après la télé, bien sûr).
Non, là où la lessive devient un calvaire, c'est au moment du séchage.
Ici, pas de sèche-linge, ni d'étendoir en plastique du chinois d'à-côté. Afin d'optimiser la place au maximum, les rebords extérieurs des fenêtres sont mis à contribution, et l'on se retrouve avec un système astucieux de doubles cordes à linge coulissantes en métal qui ne demandent qu'à accueillir nos vêtements propres.
![](https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEiBR3nM8JfkBo3kDedOc_qu6SCifvpEVNkmxRiEgtrpDq4ZO9DL_2_yi07BRxzFWexb-17EKExj9cNLlKoXUH03P7L_3K-2y1aLbPqbv4gjIDoEx4WHTRtg8wmS7xpyHLASnoK-rgCwGmQ/s320/2v22pfbsj3dk6-bfjXvC93Q10-image.jpg)
Alors, certes, ça ne prend pas de place, ça fait de jolies photos en été et ça permet de savoir si la voisine sexy d'en face est plutôt string ou boxer.
Ça, c'est en théorie. En pratique, c'est un poil moins carte postale. Ça couine, ça coince, ça grince, ça pince les doigts, ça fait des taches de rouille sur les vêtements, ça donne le vertige quand on habite au quatrième étage et ça permet à tout le voisinage de récolter de précieux indices sur notre vie privée.
Mais, malgré ça, je crois qu'à Lisbonne, en hiver, la pire ennemie de la ménagère, ce n'est pas la corde à linge, c'est la pluie.
Car non, Lisbonne n'est pas un paradis tropical, et durant les mois d'hiver, l'indice pluviométrique se rapproche plus de celui de Dunkerque que de celui d'Acapulco.
Cela donne donc lieu, de temps en temps, à des scènes mémorables auxquelles on peut assister depuis la rue, où des têtes pleines de bigoudis, alertées par les premières gouttes, sortent en chœur des fenêtres pour récupérer leurs précieux vêtements avant qu'il ne soit trop tard.
Le truc, c'est que les Portugaises disposent d'un détecteur à premières gouttes de pluie que nous, en tant que novices, n'avons pas encore acquis, et que, par conséquent, au moment où l'on s'aperçoit qu'il s'est mis à pleuvoir, notre linge est déjà trempé.
C'est donc après avoir sursauté, juré, donné des coups de poing dans la fenêtre (qui ne voulait pas s'ouvrir à cause de l'humidité, mais c'est une autre histoire), et s'être fait pincer les doigts et tremper les avant-bras que nous arrivons enfin à rapatrier les chaussettes dégoulinantes à l'intérieur, en attendant la prochaine accalmie.
Et au prochain rayon de soleil, rebelote. Jusqu'à la prochaine pluie... environ une demi heure plus tard.
C'est comme ça que certains vêtements peuvent mettre plus d'une semaine avant d'être complètement secs, ou que tous les fauteuils et chaises disponibles peuvent se retrouver jonchés de sous-vêtements parce que non, là, vraiment, c'est plus possible, on n'a plus rien à mettre.
En bref, ils devraient vraiment installer des alarmes à premières gouttes de pluie dans cette ville, ça éviterait pas mal de drames.
Please add photo credits.
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