samedi 2 octobre 2010

Quartier, TOCs, etc.

Il faut que je vous parle du quartier où nous vivons maintenant. Situé à quelques minutes à pied de la plupart des zones d'intérêt de Lisbonne (Rossio, Baixa et même Bairro Alto d'un côté, Graça et Alfama de l'autre) et tout près du métro, du tram mythique n°28 et de plusieurs lignes de bus, il me paraissait, quand j'ai visité l'appartement, idéalement placé.

Notre quartier, c'est Martim Moniz. En fait, il a la réputation d'être un des quartiers les plus mal famés de la ville, déconseillé à tout étudiant sain d'esprit dans le guide Erasmus. Eh oui, ça se comprend: dans notre quartier, il y a des vieux, il y a des pauvres. Pire, il y a des jeunes qui traînent le soir et des Noirs partout dans les rues. Sans parler des poivrots et des toxicos qui rôdent. L'enfer, hein ?

Sauf que ce quartier, on l'aime bien. Même qu'on le kiffe. On adore se faire appeler « filha » par l'épicière d'en face quand on lui prend des légumes frais. On trouve super pratique de pouvoir acheter du vin rouge et du fromage chez l'Indien d'à côté le dimanche à 22h. C'est marrant d'échanger deux passes avec Dou, qui s'acharne à me faire jouer au foot à chaque fois que je le croise. Quant à Figaro, il adore faire sa loi sur les toits.

Et, franchement, au niveau sécurité, même pas peur. C'est dans les quartiers touristiques que les vrais-faux dealers et les pick-pockets opèrent. Ici, à part se dévisser la tête quand Julie et moi passons main dans la main, les habitants ne tentent pas grand-chose. En fait, je crois que la dernière fois que j'ai eu peur parce que je tenais la main de ma copine dans la rue, c'était dans le si bourgeois Vieux Lille, quand un homme nous a suivies, pensant profiter d'un peep-show ambulant et gratuit.

Non, en fait, c'est le paradis ici. Enfin... Ça le sera quand on se sera habituées aux façons quelque peu bruyantes des Portugais. C'est en bonne voie, on n'entend déjà presque plus les rideaux de fer se lever à 6h, les commerçantes hurler les dernières nouvelles d'une porte à l'autre une demi-heure plus tard. Reste à ignorer les crachats sonores des hommes, oublier les cris des enfants.

Mais c'est trop tard, je suis contaminée. J'ai attrapé des TOCs dans ce quartier. Maintenant, je ne peux plus m'empêcher de répéter, chaque fois que je les entends, les « Até amanhã! » des habitués ou les « Rodriiigo!!! » de la maman inquiète qui cherche son fiston dans la rue depuis sa fenêtre du 3ème étage.

Réflexion faite, ne venez jamais vivre à Martim Moniz, c'est mauvais pour la santé... mentale.

1 commentaire:

  1. Ou se faire prendre par une prostipute! Ah qu'est-ce qu'on rigole dans le quartier bourgeois!
    Je vous comprends, rien de moins sécurisant que la présence d'enfants..."basanés"...et pauvres...

    Pauline

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